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La recherche

La conduction osseuse : l’écoute intérieure

C’est le médecin italien Jérôme Cardan qui au 16ème siècle identifia le premier le principe de l’écoute par conduction osseuse (aussi appelé ostéophonie). Il est à différencier de la transmission aérienne qui désigne le processus par lequel les vibrations sonores se propagent à travers l’air pour atteindre les conduits auditifs, où elles font vibrer les tympans. Ces vibrations sont ensuite transmises aux osselets de l’oreille interne, générant ainsi un signal interprété par le cerveau comme un son.

La conduction osseuse évite cette étape. Plutôt que de faire voyager le son à travers l’air et le canal auditif, les dispositifs qui utilisent ce principe (oreillettes, casques, ou les mains dans le cas des bornes audios Losonnante) transmettent directement des vibrations aux os de l’oreille interne. Lorsque ces os vibrants envoient des signaux au cerveau, celui-ci les interprète comme des sons.

Les nombreuses études menées sur la conduction osseuse ont permis des avancées significatives en matière d’appareillages pour les personnes atteintes de surdité. La conduction osseuse est aussi utilisée par certains sportifs ou pour écouter de la musique sans se couper du monde extérieur.

Une vision holistique et inclusive du son

Les bornes audios Losonnante ont été développées en partenariat étroit avec l’équipe du CRESSON (centre de recherche sur l’espace sonore et l’environnement urbain) rattaché au CNRS et le laboratoire PACTE, Laboratoire de Sciences Sociales, également relié au CNRS mais aussi à l’Université Grenoble Alpes et à Sciences-Po Grenoble.

Dès le début, en plus de la technologie de la conduction osseuse, nous avons posé trois principaux axes de travail et de réflexion : la position d’écoute, l’environnement d’écoute et les contenus sonores.

Losonnante permet d'écouter du son en utilisant ses bras et ses mains pour faire un casque.

La position d’écoute

Elle conditionne le confort de l’auditeur, le temps qu’il va pouvoir consacrer à l’écoute, l’attention qu’il va y porter et la façon dont il va percevoir les sons (qualité, finesse d’écoute, difficulté à se positionner). Aujourd’hui en station debout ou assise et en écoute individuelle, des solutions futures pourraient aller sur des positions d’écoute allongées, en individuel, en petits groupes ou sur des collectifs plus importants.

Losonnante permet d'écouter du son en utilisant ses bras et ses mains pour faire un casque.
Losonnante permet d'avoir un moment d'introspection lors d'une visite

L’environnement d’écoute

Il s’agit de travailler plus spécifiquement sur la scénographie qui accompagne Losonnante et le choix de questionner l’environnement sonore dans lequel on s’insère. Le fait d’écouter en milieu bruyant ou en milieu très calme change de façon substantielle la perception et l’expérience d’écoute vécue avec ce dispositif.

Dans un parcours de visite, il faut également guider les personnes vers Losonnante et leur indiquer, de façon plus ou moins explicite, comment se mettre à l’écoute. En fonction des configurations, et selon les profils, adopter notre position d’écoute peut être intimidant ou au contraire réconfortant. On peut vouloir être seul ou plutôt avoir besoin de quelqu’un auprès de soi qui nous guide dans l’expérience.

Le travail de scénographie consiste aussi à intégrer des éléments externes au dispositif : jeux de lumière, visuels, insertion dans une chorégraphie qui joue avec l’immobilité de l’auditeur, etc.

Revivez l'histoire sonore de Punch l'éléphant

Les contenus sonores

L’un des atouts de Losonnante est de pouvoir proposer des contenus sonores spécifiquement composés pour la borne audio. L’objectif est de travailler avec des compositeurs qui puissent expérimenter le rendu de leurs travaux avec ce type d’écoute. En fonction des choix du compositeur, il peut y avoir un jeu entre l’audition et la perception haptique (le toucher) qui se fait plus ou moins ressentir.

Revivez l'histoire sonore de Punch l'éléphant

Les atouts de l'écoute par conduction osseuse dans les lieux publics

Sur site, les bornes audios Losonnante présentent de multiples avantages.

Étanche, autonome, silencieuse

Parfaite pour les espaces bruyants ou extérieurs, la borne audio Losonnante rend possible la valorisation du patrimoine et des lieux touristiques sans générer de conflits sonores.

Maintenance, gestion, hygiène

Une simple surface sur laquelle on pose ses coudes permet de s’affranchir des contraintes liées à la gestion, à la maintenance et à l’hygiène.

Sans accessoires ni équipements

Notre borne sonore permet de se différencier de l’audioguide, du QR code ou de l’application mobile, pour créer de vrais moments de partage sans écrans interposés.

Losonnante propose des solutions de mobilier inclusives

La borne audio Losonnante : pour une expérience de visite unique au monde

La Losonnante fonctionne aussi bien en extérieur qu’en intérieur et offre une nouvelle façon de percevoir le monde et d’expérimenter le son.

Nos dispositifs sont adaptés à la plupart des environnements touristiques, d’exposition ou de valorisation du patrimoine. 

Losonnante propose des solutions de mobilier inclusives

Bibliographie

Ouvrages

BASCHET François (2007), Mémoire Sonore, L’Harmattan – Paris

GONON Anne, Tout ouïe. La création musicale et sonore dans l’espace public, L’entretemps, 2016.

FLORENS Ernst, FRIEDRICH Chladni (2018), Traité d’acoustique, Hachette Livre BNF – Paris GUIU Claire (dir.), « Géographies et musiques. Quelles perspectives ? » , revue Géographie et cultures n°59, automne 2016, L’Harmattan, Paris.

MURRAY SCHAFER Raymond, Le paysage sonore. Le monde comme musique, Wildproject, Marseille, 2010.

RAIBAUD Yves (dir.), Comment la musique vient aux territoires, Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 2009.

SINCLAIR Peter, JOY Jérôme, Locus Sonus. 10 ans d’expérimentation en art sonore, Le mot et le reste, 2015.

Thèses

BOSS Sandra (2018), Tuning the Ear – Exploring Conditions and Conceptions of Hearing, Faculty of Arts, Aarhus University

DAMIAN Jeremy (2014), Intériorités/Sensations/Consciences : sociologie des expérimentations somatiques du Contact Improvisation et du Body-Mind Centering, Université de Grenoble.

Articles et revues

BERGER Nathalie, CALLEC Arnaud, dossier « Prêtez l’oreille… La nature c’est aussi du son », revue Espaces naturels, n°47 juillet 2014.

GWIAZDZINSKI Luc, PIGNOT Lisa, dossier « Les géo-artistes : nouvelles dynamiques pour la fabrique urbaine » , L’observatoire, la revue des politiques culturelles, n°48 Été 2016.

ROMIEU Patrick, « Désenchanter le sonore : quelques considérations sur les méandres inférieurs de l’écoute » , in GUIU Claire, FABUREL Guillaume, MERVANT-ROUX Marie-Madeleine, TORGUE Henry et WOLOSZYN Philippe (dirs.) Soundscapes. Espaces, expériences et politiques du sonore, Presses Universitaires de Rennes, 2015.

Articles en ligne

« L’accéléromètre pour écouter les vibrations du monde » : http://www.echosciences-grenoble.fr/articles/l-accelerometre-pour-ecouter-les-vibrations-du-monde

« Good vibrations (1/3) : Bill Fontana, l’artiste qui sculpte le bruit du monde » : http://www.echosciences-grenoble.fr/articles/good-vibrations-1-3-bill-fontana-l-artiste-qui-sculpte-le-bruit-du-monde

« Dossier arts & sons – Les esthétiques de l’écoute », sur le site Arts Hebdo Médias : http://artshebdomedias.com/article/300316-dossier-art-son-les-esthetiques-de-ecoute/